CERCLE PHILA DUDELANGE brfm 1032 150

Briefmarkensammlerverein Düdelingen / Association philatélique de Dudelange

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LUXEMBOURG, FORTERESSE FÉDÉRALE,

MAIS SEULEMENT À PARTIR DE 1826

 

Remarque :
Dans mes études sur les gouvernements généraux du « Moyen-Rhin » et du « Bas-et-Moyen-Rhin » je tombais sur des détails fort intéressants concernant la forteresse de Luxembourg. Avant 1826, on ne parle jamais de « forteresse fédérale, ni dans les en-têtes, ni dans les cachets, ni dans les sceaux des responsables. Le présent travail traite exclusivement de l’époque 1814 à 1826.
 

Le 15 janvier 1814, la forteresse de Luxembourg fut bloquée par les troupes de l’armée de Silésie dont les troupes hessoises du IVe corps fédéral allemand prirent la relève le 11 février. Après la défaite de Napoléon et l’installation d’un gouvernement provisoire à Paris, les forteresses françaises à la frontière de l’est capitulèrent début mai, parmi elles, également celle de Luxembourg.
Le 3 mai1 1814, la garnison française quitta la forteresse de Luxembourg sous les généraux Vimeux et Duclaux, et les Hessois, sous le prince électeur Guillaume Ier entrèrent à leur tour. Quand la majeure partie des troupes hessoises rentrait en Allemagne, une garnison hessoise restait sur ordre du général Kleist von Nollendorf., elle comprenait les régiments Kurprinz et Landgraf Carl, la batterie Koeler et 40 cavaliers à la disposition du gouverneur2 . Le général d’infanterie autrichien Desfours reçut le 23 avril l’ordre d’entamer la reddition. Le 3 mai il contrôla cette reddition et devint le premier gouverneur de la forteresse.

 

1. Les dispositions du congrès de Vienne

L’acte final du congrès de Vienne du 9 juin 1815 contenait d’importantes dispositions pour le Luxembourg; le texte français est déterminant: article 67, dernier alinéa.

La ville de Luxembourg sera considérée, sous le rapport militaire,

comme forteresse de la Confédération.


Dans la version française, le „futur“ est très net, le texte ne mentionne aucune date, et il fallait attendre le 13 mars 1826 pour voir la prestation de serment. Début juin 1815, l’assemblée fédérale ne s’était pas encore réunie. Dans les dispositions du congrès de Vienne sur la ville et la forteresse de Luxembourg, il s’agit plutôt d’une déclaration d’intention.

Avant 1826 nous ne trouvons la dénomination de « forteresse fédérale », ni dans les en-têtes de lettres, ni dans les cachets, ni dans les sceaux des gouverneurs et des commandants, mais uniquement « forteresse de Luxembourg ».

 

Brief Moulin Fest 60

Lettre de la forteresse du 12 juin 1816 adressée au gouverneur civil Willmar
dans l’en-tête on voit clairement « Festung Luxemburg » (forteresse de Luxembourg)
sans aucune allusion à la Confédération germanique
signature „Du Moulin, Obrist und Commandant“

 

 

Lebbin

Lettre du 10 juillet 1815 portant la signature de Lebbin
Major et Interim Commandant
 

 

Siegel Desfours 27 5 14   Stempel Du Moulin franz 2 150px
Sceau Desfours avec „Festung Luxembourg“   Cachet Du Moulin avec „Festung Luxembourg“

 

2. Le traité de Paris (30 mai 1814) et la fin du gouvernement général

« Rhin-Moyen » (7 juillet 1814)

 

Dans le 1er traité de Paris, l’administration centrale des Alliés allait prendre fin le 15 juin. Les divers territoires étaient confiés aux grandes puissances, le département des Forêts tomba à la Prusse et fut réuni avec d’autres départements conquis dans le gouvernement général du Bas-et-Moyen-Rhin. C’était la fin du gouvernement général du Rhin-Moyen.

L’exemple démontre combien de temps s’écoulait entre les décisions et leur réalisation.
 
30 mai 1814
15 juin 1814
07 juillet 1814
Par le traité de Paris, l’administration centrale des Alliés devait prendre fin.
Cette date prévoyait la réalisation, mais les Hessois étaient toujours dans la forteresse.
Le général Desfours ordonna l’échangement des troupes et la garnison hessoise fut remplacée par la prussienne.

3. Les diverses étapes en vue de la réalisation de la forteresse fédérale3

09.06.1815
La suite de l’article 673 : Le Grand-Duc aura toutefois le droit de nommer le gouverneur et le commandant militaire de cette forteresse, sauf l'approbation du pouvoir exécutif de la Confédération, et sous telles autres conditions qu'il sera jugé nécessaire d'établir en conformité de la constitution future de ladite Confédération.
La Confédération envisagée n’était pas encore réalisée à cette date.
   
03.11.1815
Dans l’article 1er du procès-verbal de Paris, les places de Mayence, Luxembourg et Landau furent élevées au rang de forteresses fédérales germaniques. On y précisa que les puissances alliées devaient mettre tout en œuvre pour que la Prusse obtienne, de concert avec les Pays-Bas, le droit de garnison dans la forteresse de Luxembourg et utilisaient de la contribution française la somme de 60 millions (de francs) pour renforcer la ligne des forteresses du système de défense de l’Allemagne. Le protocole fut signé par Wellington, Metternich, Hardenberg, Castlereagh, Rasumoffski, Capo d’Ystria, Humboldt et Wessenberg.
   
07.11.1815
Le procès-verbal arrêta que la Prusse pouvait nommer le gouverneur et le commandant, tandis que la souveraineté et l’administration civile tombaient sous la compétence des Pays-Bas.
   
08.11.1816
Dans la convention militaire conclue entre les rois des Pays-Bas et de Prusse, leurs plénipotentiaires étaient les sires Hans, Christophe-Ernest, Baron de Gagern, et Charles-Guillaume, Baron de Humboldt.
Le roi des Pays-Bas, Guillaume Ier renonça à ses droits de nommer le gouverneur militaire et le commandant de la forteresse au profit de la Prusse. Il fut arrêté que les deux rois se partageaient la garnison à raison d’un quart pour les Pays-Bas et de trois quarts pour la Prusse (art.5).
La garnison qui, en temps de paix, devait comprendre 6.000 hommes, était soumise au commandement direct du gouverneur. Les deux rois se mettaient d’accord à limiter la garnison, aussi longtemps que des troupes alliées occupaient la France, à 4.000 hommes, dont 3.000 pour la Prusse et 1.000 pour les Pays-Bas.
La convention régla en outre la liberté de port des lettres pour la partie prussienne de la garnison sur les routes vers Trèves et Sarrebruck.

En 1816 eut lieu le départ des troupes hollandaises, sauf ceux de l’état-major.

   
20.07.1819
Séance de la commission territoriale de la Confédération pour délimiter le rayon de la forteresse et régler les questions de propriété.
   
05.10.1820
Ordonnance de la séance plénière de la Confédération sur la prise en charge des forteresses.
Après de longs débats et délibérations, la diète fédérale décida que les places de Mayence, Luxembourg et Landau, prévues comme forteresses fédérales étaient prises en charge par la Confédération. Les décisions fondamentales servaient de base pour les délibérations futures. À Luxembourg, le gouverneur et le commandant ainsi que les directeurs de l’artillerie et du génie étaient à nommer par la Prusse.
   
28.07.1825
Décision de la Confédération sur la prise en charge des forteresses par laquelle celles-ci étaient à placer sous le commandement fédéral. Le pouvoir du commandement s’étendait sur le service de la garnison, les fortifications, les immeubles, la communication, le matériel d’artillerie et d’autres propriétés de la forteresse.
On avait promis d’établir un règlement pour chaque forteresse fédérale, ce ne fut jamais le cas pour Luxembourg.
   
13.03.1826
Le 13 mars 1826, ce fut enfin la transmission des pouvoirs. Les officiers de l’état-major de la forteresse et les fonctionnaires prêtaient sermon sur la Confédération germanique.
   
15.06.1826
Les généraux de brigade Du Moulin (pour la Prusse) et von Goedecke (pour les Pays-Bas) signèrent le procès-verbal final.
   
Ce n’est qu’à partir de ces deux dates qu’on peut parler de forteresse fédérale pour Luxembourg:
soit le 13 mars 1826, jour de la prestation de sermon, soit le 15 juin, signature du procès-verbal final.

Pour la plupart des auteurs, l’acte final du congrès de Vienne du 9 juin 1815 marque le début de l’histoire de la forteresse de Luxembourg comme forteresse fédérale; cependant J.-P. Koltz4 et Alex Carmes5 évoquent l’acceptation par la confédération en 1826, c.-à-d. près de 11 années plus tard, sans se soucier du statut avant cette date.

4. Les différentes périodes pour le service postal

Si l’histoire de la forteresse fédérale pour Luxembourg ne commence qu’en 1826, une nouvelle répartition6 des différentes périodes tant pour la forteresse que pour le service postal s’imposent.

   

La 1re période de 1814 à 1816

 

De la reddition de la forteresse à la convention militaire de Francfort

- Poste militaire pour la forteresse, courrier de service transporté par estafettes, inscriptions sur les plis « Militaria » ou « HDS » (höhere Dienstsache)
- Poste aux armées pour les troupes occupant le territoire du département des forêts et pour celles, qui retournent de France vers l’Allemagne en traversant nos régions

La 2e période de 1816 à 1826

 

De la convention militaire de Francfort entre les Pays-Bas et la Prusse à la reprise de la forteresse par la confédération. Cette convention conclue le 8 novembre 1816 contient des dispositions sur la poste militaire. „La partie prussienne de la garnison jouira de la franchise du port de lettres sur les routes de Trèves et de Sarrebruck. “ (art. 18)7

Pour les dispositions à partir du 1er mars 1816 (voir circulaire du 1erfévrier) avec la suppression partielle de la franchise de port à cause de la démobilisation, on se tiendra à Julius Dick et Carlrichard Brühl (voir dans la bibliographie ci-dessous).

 

 

Brief Hessen Homburg 60

Lettre du gouverneur, le prince de Hesse-Hombourg, du 8 décembre 1818 au gouverneur civil Willmar

 
Les gouverneures
03.05.1814 - 07.07.1814
1815-1839
 
le comte Desfours, général d’infanterie autrichienne
le landgrave Louis Guillaume de Hesse-Homburg, général d’infanterie
Les commandants
03.05.1814 - 07.07.1814
08.05.1814 - 04.06.1814
 
le prince électeur Guillaume de Hesse
le général de brigade Prince de Solms-Braunfels, commandant par intérim pendant que le prince électeur s’était déplacé à Paris
08.07.1814 - mai 1815
mai 1815 - 1842
von Borcke, général de brigade, commandant le 12e régiment d’infanterie brandebourgeois
colonel Du Moulin, plus tard génér.de division, commandant de la forteresse
 
Unterschrift des Kommandanten Du Moulin   Stempel der Bundesfestung von 1833
signature du commandant Du Moulin
 
cachet de la forteresse fédérale de 1833
     

1 Medinger, Paul. La Campagne de France et le Blocus de Luxembourg. p 45 s.

La reddition eut lieu le 3 mai. Les préparations commençaient le 2, et du, 4 existe un rapport sur les opérations. A. Calmes, A. Carmes, P. Medinger, Morlaincourt, S. von Plotho, C. Renouard, G. Trausch et P. Weber ont la même opinion, d’autres auteurs nomment la date du 13 mai: Ch. Calmes, F.W. Engelhardt, J.P. Koltz, J.M. Müller et J.P. Reis.

2 Carmes, Alex. Das Leben in der Bundesfestung Luxemburg S. 96

3 Engelhardt, Friedrich Wilhelm. Geschichte der Stadt und Festung Luxemburg. S. 327 s.

4 Koltz J.-P. Baugeschichte der Stadt und Festung Luxemburg. S. 472 s.

5 Carmes, Alex. op. cit. S. 87

6 voir J.-P. Reis, Jean-Pierre Klein, Otto Dick und Carlrichard Brühl.

7 Engelhardt, Friedrich Wilhelm, op cit.

 

Bibliographie et sources

Plotho, Carl von. Der Krieg in Deutschland und Frankreich in den Jahren 1813 und 1814. Berlin 1817

Renouard, C. Die Kurhessen im Feldzuge von 1814. Gotha 1857

Engelhardt, Friedrich Wilhelm. Geschichte der Stadt u. Festung Luxemburg. Luxemburg 1850 (1979)

Medinger, Paul. La Campagne de France et le Blocus de Luxembourg. Luxembourg 1917

Dick, Julius. Die preußische Militärpost der Bundesfestung Luxemburg. Berlin 1952

Bisdorff, Paul. Die preußische Besatzung der Festung Luxemburg; in Hémecht 1964 bis 1967.

Koltz J.-P., Baugeschichte der Stadt und Festung Luxemburg, 2. Auflage. Luxemburg 1970

Brühl, Carlrichard. Bundesfestung Luxemburg. in: Mitteilungen des Berliner Philatelisten-Klub, 1985

Carmes, Alex. Das Leben in der Bundesfestung. Luxemburg, 19??

Christoffel, Ady. Echternach zur Zeit der Generalgouvernements. In: 1350e Anniversaire de la Naissance de Saint Willibrord. Luxembourg 2008

Christoffel, Ady. Archives privées.

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