12,5 centimes Haarlem (1)
Enregistrement, Utilisation, Rareté
Depuis bientôt 20 ans nous sommes occupés à enregistrer des documents, fragments, unités etc. des timbres aux Armoiries. L’un de nos buts est de déterminer pour chaque valeur sa rareté et son champ d’application. La matière de nos recherches provient principalement de l’examen systématique de catalogues de ventes. Mais nous recourons aussi aux ventes sur internet et aux contributions de collectionneurs luxembourgeois. Une conclusion qui résulte de nos recherches est que le rapport entre la rareté réelle et la valeur indiquée par les catalogues diverge parfois fortement. Certaines pièces fréquentes sont fortement cotées dans les catalogues, d’autres très rares y sont relativement bon marché. Nous citons en exemple le 12,5 centimes Haarlem sur document. Jusqu’en 2009, lorsque le catalogue Prifix-cotait encore les lettres, un 12,5 centimes Haarlem oblitéré cotait 250 Euro, + 750 Euro en plus pour un isolé sur document. Les paires et des bandes de trois sur document n’étaient pas cotées. Or le catalogue Prifix-indique pour 42 timbres aux Armoiries une cotation sur lettre. 19 de ces timbres ont sur lettre une cote dépassant les 1.000 Euro du 12,5 centimes Haarlem. Y compris, sauf le 10 centimes, tous les timbres de l’émission non dentelée. Or ceux-ci ne sont pas rares sur document, à l’exception des trois petites valeurs. Cette cotation est étonnante, car, comme nous verrons plus loin, nous ne connaissons aucun document affranchi d’un 12,5 c isolé Haarlem.
Le mode d’emploi
Dans cet article nous ne traiterons que les modes d’emploi qui s’appuient sur du matériel (timbres, cachets, lettres …) disponible. Dans une deuxième partie, prévue pour la prochaine édition du Moniteur, nous traiterons les modes d’emploi théoriquement possibles. Nous y établirons aussi la liste des ports possibles et raconterons les découvertes que nous avons faites dans les archives.
Fig. 1.- Bulletin d’expédition d‘un paquet pour Wiesbaden, oblitéré à Luxembourg le 08.07.1882
Jusqu’à présent, nous pouvons documenter deux modes d’emploi sur document.
Le premier concerne un timbre isolé accompagnant trois exemplaires du 25 c Haarlem sur le bulletin d’expédition d’un colis (fig. 1). Cette pièce passe pour être unique. Le tarif de 87,5 centimes est celui d’un paquet jusqu’à 5 kilos sur une distance de plus de 10 milles pour l’Empire allemand. Le port correct n’a pu être obtenu qu’en combinaison avec un timbre de 12,5 centimes.
Le deuxième tarif que nous pouvons documenter résulte de l’emploi de paires d’une valeur de 25 centimes vers l’empire allemand. Nous en connaissons seulement deux lettres (fig. 3 et 4). Mais cet emploi est en quelque sorte gaspilleur, parce qu’il existe des timbres à 25 centimes prévus pour ce tarif.
Nous ne connaissons pas d’autres emplois de ce timbre. Le 12.5 centimes est donc, d’après l’actuel état de nos recherches, le timbre sur document le plus rare de toute l’émission aux armoiries. Une étape suivante consisterait à examiner les fragments en vue d’y découvrir des indications sur le mode d’emploi. Mais malheureusement nous ne connaissons aucun fragment de ce timbre !
Fig. 2.- Deux paires et un isolé avec oblitération française supplémentaire
Il est vrai qu’il existe des paires (fig. 2) et des isolés avec une oblitération française supplémentaire. A l’instar de ce que l’on a dit pour l’Allemagne (voir plus haut) on peut ici parler d’un emploi gaspilleur pour la France. Les documents à eux seuls ne suffisent donc pas pour dépister tous les modes d’emploi.
Fig 3.- La lettre pour Cologne, oblitérée à Luxembourg le 12.12.1882
Fig 4.- La lettre pour Fürth, oblitérée à Luxembourg le 07.12.1882
Documents du 12,5 Centimes dans des collections importantes
La grande rareté dont il a été question plus haut – seulement trois documents connus avec cette oblitération – devient encore plus pertinente lorsqu’on examine les ventes des grandes collections. On n’y trouve guère de trace (à moins qu’ils aient fait partie d’un lot vendu en bloc), à part le bulletin d’expédition de colis (fig. 1) qui se trouvait dans la collection Seligson vendue en 1981 (lot 5401). Il fit une réapparition en1984 chez David Feldman et en 2014 dans la dernière partie et comme dernier lot (lot 1060) de la collection „Melusina“. Quant aux deux lettres, elles n’ont pas une provenance importante. Nous avons rencontré la lettre pour Cologne (fig. 3) pour la première fois en mai 1985 chez Peter Rapp (lot 6008). La lettre pour Fürth (fig. 4) a été vendue seulement en septembre de cette année chez Heinrich Köhler. La paire provient de la lettre, mais a été détachée et déplacée légèrement vers la gauche ce qui se constate facilement grâce à de petites taches d’oblitération sur la droite.

Fig. 5. Le bloc de quatre, avec le cachet à cercle unique Roodt du 05.01.1884

Fig. 6. Le bloc de huit, avec le cachet Luxemburg Ville VI
Ensembles plus importants
Nous ne connaissons que deux ensembles plus grands que les paires : Un bloc de quatre oblitéré Roodt (fig.5), qui a été vendu en 1981 à la 155e vente de Maurice Baeten (lot 777) et qui s’est retrouvé plus tard dans le lot 1016 de la105e vente Soluphil qui fut mise aux enchères le 15 décembre 2006. Mais la plus grande unité connue est un bloc de huit (fig. 6), oblitéré Luxembourg Ville VI. Déterminer un mode d’emploi de ces deux pièces relèverait de la pure spéculation.
Les auteurs vous seront reconnaissants pour tout commentaire et toute suggestion concernant cet article. Pour nos études nous cherchons d‘anciens catalogues de ventes, surtout de la Banque du Timbre de M. Ungeheuer et d’Europhil.
Commission pour la Philatélie traditionnelle, les Entiers postaux et l’Histoire postale du Luxembourg
Marc Schaack
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[1] Von den 12,5; 37,5 und 40 Centimes existieren jeweils noch weit über 100 Belege.
[2] Reis, J.-P., Statistique historique du Grand-Duché de Luxembourg – Administration des postes et des télégraphes – histoire des postes, des télégraphes et des téléphones (Luxembourg 1897), 294
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