CERCLE PHILA DUDELANGE brfm 1032 150

Briefmarkensammlerverein Düdelingen / Association philatélique de Dudelange

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Choix du procédé de fabrication des nouveaux timbres-poste

En date du 30 décembre 1859, le Directeur Général de la Justice      et des Finances, a chargé le Directeur de l’Enregistrement et des Domaines de donner son avis sur la manière la moins coûteuse et qui présente en même temps des garanties suffisantes contre la contrefaçon, de confectionner les timbres-poste de nouvelles valeurs, qui vont être introduites.

Plusieurs imprimeurs luxembourgeois et administrations étrangères ont été contactés dans le but de s’informer sur les différents procédés de fabrication de timbres-poste, à savoir :

-        Le Sieur Barth-Wahl de Luxembourg ;

-        Le Sieur Behrens, fils, imprimeur-lithographe à Luxembourg ;

-        Nicolas Liez, architecte, graveur et lithographe à Luxembourg ;

-        L’Administration des Postes de Prusse (Berlin) ;

-        L’Administration des Postes de Bade ;

-        L’Administration des Postes d’Oldenbourg ;

-        L’Administration des Postes des Etats helvétiques ;

-        et un imprimeur luxembourgeois qui voulait rester anonyme.

Suite aux réponses techniques reçues, M. Schon, le garde-magasin du timbre a dressé un rapport détaillé au directeur de l’Enregistrement et des Domaines, qu’il rapporte le 7 février 1859 au Directeur Général de la Justice et des Finances, d’une manière détaillée.

Ce rapport est techniquement tellement intéressant et renseigne sur les différents procédés de fabrication de timbres-poste au 19e siècle, raison pour laquelle vous le trouvez reproduit intégralement :

« Monsieur le Directeur Général,

J’ai l’honneur de vous renvoyer le rapport du sieur Barth-Wahl, concernant la fabrication des timbres-poste à établir par le Gouvernement en suite de la loi du 2 décembre 1858, et de vous rendre compte du résultat des renseignements que vous m’avez chargé de prendre au sujet de cette affaire, par apostille marginale du 30 décembre dernier, N° 3602.

Ainsi que vous le verrez, Monsieur le Directeur Général, par les deux rapports ci-joints du contrôleur garde-magasin du timbre, j’avais communiqué à ce fonctionnaire le rapport du sieur Barth pour prendre des renseignements et donner des éclaircissements sur l’objet qu’il comporte.

A cet effet, il s’est adressé, par l’intermédiaire du Directeur des postes du Grand-Duché, à l’Administration des postes à Berlin, à celles des Grands-Duchés de Bade et d’Oldenbourg, ainsi qu’à celle des Etats helvétiques.

Les réponses qui lui sont parvenues se trouvent jointes aux présentes.

l en résulte :

1)     qu’en Prusse, les timbres-poste ne sont exécutés au moyen de la lithographie, mais bien par la typographie, au moyen de planches dites en relief, confectionnées par la galvano-plastique; et imprimées par l’imprimerie Royale, au prix de fr. 8,73 les 100 feuilles (à 150 timbres).

2)     Que le même système de fabrication est adapté par le Grand-Duché de Bade, sauf que là, il y a autant de types séparés qu’il a d’empreintes à faire.

Le procédé qui y est employé est clairement expliqué dans la dépêche de la Direction des postes du Grand-Duché de Bade, en date du 17 janvier 1859.

3)     Que dans le Grand-Duché d’Oldenbourg on a adapté la lithographie par transport

(voir dépêche du 24 janvier 1859).

4)     Enfin, qu’en Suisse, on a abandonné la lithographie pour y substituer la typographie en relief

(voir dépêche du 1er février 1859).

L’examen que j’ai fait des différents systèmes de fabrication, les explications et les éclaircissements qui m’ont été donnés par des hommes à ce connaissant, m’ont suggéré les observations suivantes :

En ce qui concerne la production par un système quelconque de typographie, avec ou sans la galvano-plastique, on peut imprimer des exemplaires avec la plus grande célérité, p.ex. 5.000 feuilles dans un jour ; les épreuves deviennent toute fois de plus en plus moins nettes, tandis que dans la gravure en taille douce, le travail est beaucoup plus propre, et si pour l’impression (laquelle exige beaucoup plus de temps), il faut payer quelques journées d’ouvrier-imprimeur de plus, cette circonstance n’est pas à prendre en considération, à cause de petit nombre de feuilles que nous aurons à imprimer tous les ans. D’un autre côté, ce système présente pour nous un autre grand avantage, c’est que la presse que nous possédons, pourra servir à l’impression.

Je crois devoir faire remarquer que la fabrication au moyen de la lithographie, en ce qui concerne l’opération du transport, quoique facile en elle-même, exige cependant une très grande exactitude et des soins extrêmes. L’impression également dans le même système, exige aussi des soins particuliers de la part de l’imprimeur, à tel point qu’il dépend de l’aptitude de celui-ci de reproduire une gravure par transport d’une manière nette et identique, car le moindre trait plus ou moins foncé peut empêcher l’égalité du ton.

Relativement au danger de la contrefaçon, on peut remarquer que ce danger sera d’autant moins grand chez nous, à cause du nombre relativement peu considérable de timbres-poste qu’un faussaire pourrait mettre en circulation. L’appât d’une chance d’un fort gain n’existe pas pour exciter la cupidité, lorsque la découverte de la fraude serait suivie d’une peine très sévère.

Sous un autre rapport, quel que soit le système qu’on adopte pour la création de timbres-poste, la facilité de contrefaire est toujours la même, dans la supposition que l’auteur n’ait pas à sa disposition la matrice primitive, à la conservation de laquelle il faudra toujours veiller très soigneusement ; car au moyen de la lithographie une personne versée de cet art, pourra toujours reproduire le dessin d’une manière plus ou moins parfaite, plus ou moins ressemblante.

plus beau yeux, puisque c’est précisément pour ce motif qu’en Suisse on a renoncé à ce système.

Je viens en conséquence vous proposer, Monsieur le Directeur Général, d’adopter la gravure en taille douce, reproduite sur cuivre par la galvano plastique d’après un type unique.

Toutefois si le Gouvernement dans son choix du système, voulait se laisser guider principalement par des motifs d’économie et de bon marché, il devrait naturellement adopter le procédé de la lithographie comme étant incontestablement le moins coûteux.

En aucun cas, je ne pourrai recommander le système par transfert du sieur Barth sub  4° de son rapport, comme occasionnant des dépenses excessives, et convaincu que je suis, que la gravure en taille douce, au moyen de la galvano-plastique, quoique moins compliquée, donne des produits aussi beaux et ne sera d’avantage sujet à contrefaçon.

Le Directeur de l’Enregistrement et des Domaines »   (Archives postales)

Suite à ce rapport, l’Administration des postes déclare au 21 février 1859, qu’elle ne peut pas se prononcer avec connaissance de cause sur la préférence à donner à un des modes de fabrication, parce qu’elle n’est pas au courant de la partie technique de cette fabrication.

En parallèle, Victor Bück, imprimeur à Luxembourg était en contact avec un correspondant allemand, dont il n’a pas voulu communiquer le nom.

En fin de compte, ce correspondant était la société « Die Dresler’sche Giesserei C. Meyer » de Francfort/Main, et qui a proposé la production des nouveaux timbres-poste par le système de typographie avec la galvano-plastique. Au 26 mars 1859, Victor Bück a informé l’Administrateur Général de la Justice et des Finances de cette proposition. Ce procédé a été finalement retenu et la fonderie Dresler a reçu l’ordre de confectionner les clichés.

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